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Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaires 2016-2017 : archives > Histoire d’une critique de la modernité technique en France (du XXe siècle à nos jours) 2016-2017

Histoire d’une critique de la modernité technique en France (du XXe siècle à nos jours) 2016-2017


PRESENTATION
La pensée critique de la modernité n’a jamais été autant d’actualité. Elle a aussi une histoire, notamment depuis la fin du XVIIIe siècle. Ses acteurs peuvent avoir été soit des mouvements (des luddites de 1810 aux surréalistes de la fin des années 1950, et d’autres mouvements de nos jours), soit des penseurs relativement isolés, et plus impliqués dans l’écriture (parfois le pamphlet) que dans l’action politique transformatrice.

Le programme proposé insiste sur cette deuxième catégorie, plus méconnue, mais aborde aussi la première catégorie – dans les deux cas sur une période s’étalant du début du XXe siècle à nos jours. Il les met en perspective avec certains discours d’exaltation de la modernité technique souvent dominants qu’ils critiquent, notamment dans la période des années 1930 et celle des années 1960-1980.

Il est aussi proposé d’analyser comment la pensée critique de la modernité technique évolue à travers l’histoire, si son argumentaire se renouvelle, ce qui a déjà été dit (sous une autre forme) dans les périodes précédentes, l’adaptation – voire le recyclage – de ces pensées historiques à de nouveaux objets techniques contemporains.


Responsable : Alexandre Moatti est ingénieur en chef des Mines, docteur en histoire (Paris-I Sorbonne, 2011), chercheur associé à l’université Paris-Diderot (laboratoire SPHERE UMR 7219) (http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/?MOATTI-Alexandre et www.moatti.net).

Vers 2017-2018



PROGRAMME 2016-2017

Les séances ont toujours lieu à l’Université Paris Diderot, de 14h à 17h, en salle Kandinsky-631B ;
Université Paris Diderot, bâtiment Condorcet, 4, rue Elsa Morante, 75013 Paris – plan d’accès.

# Date Thème Intervenants
1 J 3/11 Pourquoi ce thème ? Introduction A. Moatti
2 Me 30/11 Les « relèves des années 1930 » face à la modernité
A. Moatti
O. Dard
3 V 13/1/2017
La critique de la modernité dans la littérature des années 1930-1950. A. Moatti, O. Dard
4 V 10/2
Les « visionnaires de la modernité » des années 1960-1980. P. Mounier-Kuhn
A. Moatti
R. Boulat
5 V 10/3 Les penseurs des années 1960-1980, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. Q. Hardy (Paris I-EHESS),

P. Charbonnier (CNRS, LIER-EHESS)

6  !! V 21/4 !! 1950-1960 : la critique surréaliste puis situationniste de la science et de la technique. A. Moatti
A. Trespeuch-Berthelot
7  !! V 5/5 !!
Retour en arrière sur : Georges Sorel ; René Guénon. A. Moatti

3 novembre (14:00–17:00)
1. Pourquoi ce thème ? Présentation et introduction

Les invariants argumentaires
– dualité entre la critique et l’exaltation de la technique
– les différents vocables (ex. A. Compagnon, les « antimodernes »)
– sémantique et histoire des termes (‘transhumanisme’, ‘machinisme’, ‘modernité’).
– étude du terme « modernité » chez certains auteurs (ex. Péguy, début du XXe s.)

Les implications contemporaines : les discours de critique de l’Internet vs.l’exaltation d’une modernité technologique voire transhumaniste – le « solutionnisme » → la technocritique comme double face de la technophilie ? (Séris, Sfez).

  • Bibliographie (indicative) :
    − Dard, Olivier & Moatti, Alexandre, « Aux origines du mot transhumanisme », Futuribles, n° 413, juillet-août 2016
    − Compagnon, Antoine, Les Antimodernes, De Joseph de Maistre à Roland Barthes, Gallimard, 2005
    − Jarrige, François, Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, La Découverte, 2014
    − Moatti, Alexandre, Alterscience. Postures, dogmes, idéologie, Odile Jacob, 2013
    − Séris, Jean-Pierre, La Technique, PUF, 1994
    − Sfez, Lucien, Technique et idéologie, Seuil, 2002


30 novembre (14:00–17:00)
2. Les « relèves des années 30 » face à la modernité

Antiaméricanisme et critique de la modernité technique. À l’inverse, l’exaltation de la technique (ex. X-Crise, J. Coutrot, J. Duboin et l’abondancisme).

  • Présentation de textes :
    – Bernard Charbonneau, « Le sentiment de la nature, force révolutionnaire », juin 1937 (en ligne) (présentation par Quentin Hardy, Univ. Paris-I-Sorbonne)
    – Denis de Rougemont, « Le péril Ford », Foi & Vie, février 1928 (présentation par Alexandre Moatti, Univ. Paris Diderot)
  • Intervenant principal : Olivier Dard, professeur à Paris 4 Paris-Sorbonne.
  • Bibliographie (indicative) :
    – Olivier Dard, Hans-Jürgen Lusebrink (éds), Américanisations et antiaméricanismes comparés, Presses universitaires du Septentrion, 2008
    − Dard, Olivier, Le Rendez-vous manqué des relèves des années trente, Paris, PUF, 2002
    − Dard, Olivier, Jean Coutrot : de l’ingénieur au prophète, Besançon, Presses universitaires franc-comtoises, 1999
    − Roger, Philippe, L’Ennemi américain : Généalogie de l’antiaméricanisme français, Seuil, 2002.
    − Raimond, Michel, Éloge et critique de la modernité, de la Première à la Deuxième Guerre mondiale, PUF, 2000


13 janvier 2017
3. La critique de la modernité dans la littérature des années 1930-1950, de Ramuz à Bernanos

Après la première séance consacrée aux mouvements d’idées des années 1930, il est exploré ici comment la modernité apparaît dans la littérature à partir de ces années-là.
L’écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) et une critique perlée mais constante de la modernité ; le roman paysan (Ramuz, Giono) ; l’Homme contre la Nature. Ramuz et « son » Rousseau. Critique par le jeune B. Charbonneau (1935).

Rare dans son camp politique, et auteur peu étudié sous cet angle, une critique de droite du machinisme : Georges Bernanos (1888-1948). Citations de Bernanos par divers mouvements contemporains de critique de la modernité.

À l’inverse, toujours à droite, le positivisme scientiste de Maurras ; l’exaltation de la science chez « les modernistes réactionnaires » (Lindenberg) des années 1930.

  • Intervenants :
    − A. Moatti (Paris-Diderot), « Ramuz, critique de la modernité technique ».
    − O. Dard (Paris-IV Sorbonne), « Bernanos et l’Homme-machine ».
  • Bibliographie :
    − Moatti, Alexandre, Petermann, Stéphane (UNIL), « Ramuz, critique de la modernité technique » (thème de recherche commun, article rédigé, à paraître)
    − Charbonneau, Bernard, « Le sentiment de la nature, force révolutionnaire », 1937.
    − Raimond, Michel, Éloge et critique de la modernité, de la Première à la Deuxième Guerre mondiale, PUF, 2000.
    − Bernanos, Georges, La France contre les Robots, 1944-45.
    − Lindenberg, Daniel, Les Années souterraines (1937-1947), Paris, La Découverte, 1990


10 février
4. Les promoteurs d’une idéologie progressiste, les « visionnaires de la modernité »

L’autre face, celles des « visionnaires de la modernité » : les économistes Jean Fourastié, Alfred Sauvy, les polytechniciens Louis Armand (haut fonctionnaire, chef d’entreprise), Louis Leprince-Ringuet (physicien). Ceux que Vaneigem appelle « les chiens de garde du futur ».

En parallèle, le mouvement Planète (Pauwels/Bergier) et l’exaltation de la technique.

  • Intervenants :
    − Report de la séance précédente : Pierre Mounier-Kuhn, Paris I-Sorbonne & CNRS (« La critique de la cybernétique, de Bernanos à Escarpit »)
    − Alexandre Moatti (sur Louis Armand),
    − Régis Boulat, CRESAT, université de Haute-Alsace (sur Fourastié et Sauvy)
  • Bibliographie (indicative) :
    − Tessier du Cros, Henri, Louis Armand, visionnaire de la modernité, Odile Jacob, 1999.
    − Armand, Louis, Simples propos, Fayard, 1968.
    − Leprince-Ringuet, Louis, Le Grand Merdier, ou l’espoir pour demain ?, Flammarion, 1978.
    − Moatti, Alexandre, « Sciences et théories scientifiques au prisme de la revue Planète », Politica Hermetica, L’Âge d’Homme, 2015.
    − Boulat, Régis, Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente-années cinquante), Besançon, PUFC, 2008.
    − Mounier-Kuhn, Pierre, L’Informatique en France de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L’émergence d’une science. Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2010.


10 mars
5. Contre « l’idéologie progressiste », les penseurs des années 1960-1980, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau

La pensée de Jacques Ellul mise en perspective avec la technocritique contemporaine. 1. Quelles clefs pour une redécouverte contemporaine de sa pensée ? 2. Ellul comme révélateur des ambigüités de l’écologisme contemporain ?

  • Intervenants :
    − Quentin Hardy, Paris I-EHESS (point 1).
    − Pierre Charbonnier, CNRS, LIER-EHESS (point 2)
  • Bibliographie (indicative, à compléter) :
    − Charbonneau, Bernard & Ellul, Jacques, Nous sommes des révolutionnaires malgré nous (textes réunis par Q. Hardy), Seuil, 2014
    − Charbonnier, Pierre, « Jacques Ellul ou l’écologie contre la modernité », Écologie & Politique, 2015/1, n°50.
    − Jarrige, François, Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, La Découverte, 2014
    − Ellul, Jacques, Le Bluff technologique, Seuil, 1988 [autres œuvres d’Ellul, aussi : La Technique ou l’Enjeu du siècle, 1954]
    − Moatti, Alexandre, « René Dumont, les 40 ans d’une ‘Utopie’, 1974-2014 », La Vie des Idées, juillet 2014.


 !! 21 avril !!
6. 1950-1960 : la critique surréaliste puis situationniste de la science et de la technique

La critique surréaliste, un peu oubliée (le tract « Videz les laboratoires », 1960).
La critique situationniste. Henri Lefebvre (1901-1991), contre la cybernétique, contre le « cybernanthrope ». La critique situationniste. Henri Lefebvre (1901-1991), contre la cybernétique, contre le « cybernanthrope ».

  • Intervenants :
  • Point 1, surréalisme : Alexandre Moatti + travail d’étudiante M2 (le canular surréaliste fait à la revue Planète).
  • Point 2, situationnisme (intervenante principale) : Anna Trespeuch-Berthelot, chercheure en histoire contemporaine au CRIHAM de l’université de Limoges, et chercheure associée au CHS (Centre d’Histoire sociale du XXe siècle, UMR8058) de l’université Paris-I-Sorbonne.
  • Bibliographie (indicative) :
    − Anna Trespeuch-Berthelot, L’Internationale situationniste : de l’histoire au mythe (1948-2013), PUF, 2015
    − Lefebvre, Henri, Vers le cybernanthrope, contre les technocrates, Paris, Denoël/Gonthier, 1967.
    – Marcolini, Patrick , Le Mouvement situationniste, Une histoire intellectuelle, L’Echappée, 2014.
    − Vaneigem, Raoul, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Gallimard, 1967.


 !! 5 mai !!
7. Retour en arrière sur : Georges Sorel ; René Guénon

À ce stade, et muni du bagage des séances précédentes, il est utile de revenir sur deux penseurs un peu oubliés, mais déterminants au début du XXe siècle.
Georges Sorel (1847-1922) ; Les Illusions du progrès (1908) ; contre la « science bourgeoise » ; contre la démocratie ; contre le positivisme

René Guénon (1886-1951) ; l’intemporel ouvrage La Crise du monde moderne (1927) ; l’influence de
Guénon dans le monde islamique actuel (Hossein Nasr) : la critique islamique d’une science contemporaine.

  • Intervenant : Alexandre Moatti

::: : Dans sa seconde partie, la séance sera consacrée aux travaux d’étudiants M2.






Le séminaire est ouvert à d’autres étudiants (en mode validation M2 en accord avec leurs directeurs, ou en mode auditeurs), et à tous autres auditeurs. Un hashtag associé sur Twitter est #HCMT7 (Histoire de la critique de la modernité technique, Paris-VII-Diderot).

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INFORMATIONS PRATIQUES



Bâtiment Condorcet, Université Paris Diderot, 4, rue Elsa Morante ou 10 rue Alice Domon et Léonie Duquet, 75013 - Paris*. Plan.
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Metro : lignes 14 and RER C, arrêt : Bibliothèque François Mitterrand ou ligne 6, arrêt : Quai de la gare. Bus : 62 and 89 (arrêt : Bibliothèque rue Mann), 325 (arrêt : Watt), 64 (arrêt : Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand)

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