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Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaires 2020-2021 : archives > Des « arts de penser » les mathématiques 2020–2021

Axe Interdisciplinarité en Histoire et Philosophie des Sciences

Des « arts de penser » les mathématiques 2020–2021




Séminaire dans la continuité de "Pratiques, artefacts et mathématiques : ethnomathématique, anthropologie, histoire".


Qu’a-t-on à gagner sur le plan épistémologique à élargir notre point de vue sur les mathématiques en y incluant l’ensemble des activités à caractère « arithmétique », « géométrique », ou encore « algorithmique » (tressage, divination, navigation, jeux, musique, etc.), pratiquées dans le passé et/ou de nos jours dans diverses sociétés ? Dans un premier temps, le séminaire abordera cette question centrale de l’ethnomathématique par une introduction des travaux menés depuis quelques décennies dans ce jeune champ interdisciplinaire. Dans un second temps, nous présenterons des recherches actuelles visant à étudier différentes pratiques mathématiques impliquées dans des activités procédurales/techniques (production textile, jeux de ficelle, pliage de papier), musicales, et de comptage.


Organisation : Éric Vandendriessche (CNRS, SPHere) [référent], Marc Chemillier (EHESS, CAMS), Sophie Desrosiers (EHESS, Centre de recherches historiques CRH)

Ce séminaire est organisé en partenariat EHESS / SPHere

PROGRAMME 2020-2021

Nous nous réunissons les jeudis de 15h à 17h, salle 9, 105 bd Raspail, Paris 6e

14 janvier 28 janvier 11 février 11 mars 25 mars 8 avril 6 mai


Séance 1 : 14 janvier 2021

  • Sophie Desrosiers (EHESS), Marc Chemillier (EHESS) et Eric Vandendriessche (CNRS) : Présentation du séminaire, suivie d’une introduction aux Différents courants de l’ethnomathématique


Séance 2 : 28 janvier

  • Éric Vandendriessche (CNRS, SPHere), Marc Chemillier (EHESS, CAMS)
    Les différents courants de l’ethnomathématique, 2


Séance 3 : 11 février



Séance 4 : 11 mars

  • Lisa Rougetet (Centre François Viète, Université de Bretagne Occidentale)
    Les activités de pliage de papier dans les ouvrages de récréations mathématiques (XVIIe – XVIIIe) : entre géométrie et amusement
    Cette contribution, préparée en collaboration avec Michael Friedman (Université Humboldt, Berlin), vise à montrer comment les activités de pliage de papier ont été intégrées dans les mathématiques récréatives aux XVIIe et XVIIIe siècles. Nous montrerons, à travers divers ouvrages de récréations mathématiques publiés en France et en Allemagne, les principales traditions qui ont favorisé l’intégration du pliage de papier dans ce domaine, à savoir le pliage de serviettes et de tissus pour les arts de la table, et la représentation de polyèdres réguliers par leurs patrons, introduite par Albrecht Dürer en 1525. Nous verrons alors comment ces activités permettaient d’acquérir certaines connaissances géométriques de manière à la fois visuelle et tactile.


Séance 5 : 25 mars !! exceptionnellement 13:00–15:00 !!

  • Discussion autour des documents suivants, avec la participation de Lisa Rougetet :
    • Hull, T. C. (2011). Solving Cubics With Creases : The Work of Beloch and Lill. /The American Mathematical Monthly/, Vol. 118, No. 4, pp. 307-315
    • Friedman, M. (2018). Mathematical Recreational Folding in the 20th Century : Between Row and Gardner. in : Lang, Robert J./Bolitho, Mark/You, Zhong (ed.) The proceedings from the seventh meeting of Origami, Science, Mathematics and Education (OSME7), vol. 1 (pp. 165-180), Hertfordshire : Tarquin Publishing.
    • Vandendriessche, E. (2015). Ethnomathématique des jeux de ficelle trobriandais./ ethnographiques.org ,/ 29 (déc. 2014)
      https://www.ethnographiques.org/ethnomathematique-des-jeux-de-ficelle-trobriandais
    • Vandendriessche, E. (2012). /Kaninikula, mathématiques aux îles Trobriand/. Documentaire scientifique, 29 min, Production CNRS, diffusion CNRS Images.
      https://images.cnrs.fr/video/4149
  • Éric Vandendriessche (CNRS)
    Atelier d’ethnomathématique consacré à la pratique des dessins sur le sable


Séance 6 : 8 avril

: : Etude ethnomathématique et anthropologique des jeux de ficelle (projet ANR ETKnoS)

  • Agnès Henri (Inalco, Lacito)
    Exploiter un corpus de jeux de ficelle non publié : l’exemple du corpus Ozanne-Rivierre
    Cet exposé présentera les premières étapes de l’étude d’un corpus inédit de jeux de ficelle, collecté par Françoise Ozanne-Rivierre en Nouvelle Calédonie dans les années 1960. On détaillera dans un premier temps le contenu du fonds retrouvé après la mort de la chercheuse, et les difficultés qu’elle a apparemment rencontrées et parfois résolues, avant d’expliquer la façon dont un tel corpus peut être exploité a posteriori par des chercheurs ne l’ayant pas collecté et ne connaissant pas l’intégralité des figures. On passera ensuite en revue quelques caractéristiques particulières de ces jeux de ficelle calédoniens (sous-procédures spécifiques, structuration de l’enchaînement de plusieurs figures, etc.)
  • David Jabin (SPHere)
    Les figures de ficelle dans le Chaco paraguayen : le détail technique au service de l’affiliation ethnique ?
    Cette présentation repose sur un travail d’observation ethnographique mené dans la région semi-aride du Chaco paraguayen en 2019-2020 dans deux villages voisins habités par des groupes de langues différentes : les Nivacle et les Enlhet. Nous tenterons d’abord de comprendre le contexte sociologique dans lequel s’insère la pratique des jeux de ficelle puis nous présenterons quelques différences techniques observées lors de la réalisation de figures proches dans l’un et l’autre village. Nous nous demanderons alors si la pratique des jeux de ficelle, à l’instar de la langue ou encore des habitudes alimentaires, peut être considérée comme une manière de s’affilier à un groupe ethnique et de se distinguer des groupes voisins.
  • Céline Petit, (SPHere)
    Jeux de ficelle dans les sociétés inuit : principes d’action, symbolisme et idées mathématiques
    Cette présentation portera sur certains aspects formels et procéduraux de la pratique des « jeux de ficelle » dans des sociétés inuit, et sur les interprétations symboliques qui leur étaient associées, principalement en contexte nomadique pré-colonial. En se fondant sur des données issues de l’ethnographie classique et des témoignages recueillis auprès d’aînés inuit contemporains, ainsi que sur des analyses terminologiques, on s’attachera à mettre en exergue la manière dont, dans cette pratique, des « idées mathématiques » sont exprimées en lien avec une cosmologie et des schèmes culturels particuliers.
  • Éric Vandendriessche (CNRS, SPHere, & ANR ETKnoS)
    Modélisation des procédures de jeu de ficelle : méthodes et applications
    Dans cet exposé, je commencerai par décrire la méthode de modélisation des jeux de ficelle introduite sous l’appelation « heart-sequence » par le mathématicien Thomas Storer (1938-2006). Dans un second temps, nous verrons que cette méthode, développée plus loin en un véritable « calcul » formel dans le cadre du projet ANR ETKnoS, permet de comparer et de classer les algorithmes de jeu de ficelle collectés dans différentes aires culturelles. Nous analyserons plus particulièrement certains jeux de ficelle dont les procédures gestuelles bien que différentes mènent à la même figure finale.


Séance 7 : 6 mai, 13:00–17:00

Première partie :

  • Arnaud Mace (Université de Franche-Comté)
    Mathématiques militaires en Grèce ancienne d’Homère à Platon
    L’histoire officielle des mathématiques grecques semble commencer avec le développement de méthodes démonstratives, peut-être au milieu du Ve siècle av. J.-C. (voir R. Netz, 1999, p. 272-277). On reconnaît pourtant, dans les témoignages qui nous sont parvenus d’époques antérieures, différents types d’occupations manifestant une dimension mathématique rudimentaire. Parmi celles-ci, peu d’attention a été portée à l’usage militaire de l’arithmétique, dont témoignent les textes homériques : rangement des hommes, division de l’armée en groupes et sous-groupes, ventilation de ceux-ci en nouvelles unités, manipulation des quantités de butin pour produire des parts égales. Or, il se pourrait qu’à regarder de près, l’ "art de penser" des chefs homériques nous livre la clef de constructions ultérieures, telles que le projet politique des Lois de Platon où la cité est façonnée autour du nombre 5040, de telle sorte qu’elle se prête précisément aux manipulations familières chez Homère.
  • Discussion sur l’intervention d’Aranaud Macé (les deux textes préparatoires ci-dessous) :
    • Macé, A. (2014). Deux formes du commun en Grèce ancienne. Annales. Histoire, Sciences Sociales, 69(3) : 659-688.
      –** Macé, A. (2019). Platon, le tirage au sort au fondement de la communauté politique. Participations / De Boeck Supérieur, Hors Séries : 81-97.


Deuxième partie :

  • Lecture des deux textes :
    • Alangui, W. V. (2019). Beyond songs and dances : Ethnomathematics and the challenge of culture. Revista Latinoamericana de Etnomatemática, 13(3) : 88-107.
    • Chemla, K. & Pahaut, S. (1998). Posteface. "Ecritures et relectures mathématiques". In Ascher, M. (1998), Mathématiques d’ailleurs, : nombres, formes et jeux dans les sociétés traditionnelles, Paris : Editions du Seuil. Traduction française par Karine Chemla and Serge Pahaut, de l’ouvrage Ascher, M. (1991). Ethnomathematics : A multicultural view of mathematical ideas. Pacific Grove, California : Brooks and Cole Publishing Compagny


Troisième partie :

  • Discussion collective sur l’ensemble des thématiques abordées cette année