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Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaires 2021-2022 : archives > The “Arts of Thinking” Mathematics : introduction and case studies in Ethnomathematics 2021–2022

Axis Interdisciplinarity in History and Philosophy of Science

The “Arts of Thinking” Mathematics : introduction and case studies in Ethnomathematics 2021–2022





This seminar is the continuity of "Practices, Artefacts and Mathematics : Ethnomathematics, Anthropology, History."

What do we have to gain epistemologically by broadening our point of view on mathematics by including all activities of an “arithmetic”, “geometric” or even “algorithmic” nature (braiding, divination, navigation, games, music, etc.), practiced in the past and / or nowadays in various societies ? First, the seminar will address this central question of ethnomathematics by introducing the work carried out over the past few decades in this young interdisciplinary field. Secondly, we will present current research aimed at studying different mathematical practices involved in procedural / technical (textile production, string games, sand drawings), musical, and counting activities.

Organization :

This seminar is organised in collaboration EHESS / SPHERE (UE 658)

SCHEDULE 2021-2022

Sessions at Université de Paris, on Thursdays, 2 to 6 p.m, Room 646A-Mondrian, 6th fl., Building Condorcet, 4 rue Elsa Morante, 75013 Paris (access map).

For those who wish to attend regularly the seminar, please register on this platform :
https://participations.ehess.fr.

As part of a one-off participation, please write the day before the session at the latest to : eric.vandendriessche@@u-paris.fr

11/16 11/30 12/14 01/04 01/18 02/01 postponed to /2/15 02/15

Session 1 : November 16, 2021




Session 2 : November 30

  • Éric Vandendriessche, Céline Petit, David Jabin
    Pratique du jeu de ficelle (Océanie, Amérique du nord et du sud), Projet ANR ETKnoS (atelier)
    La pratique du jeu de ficelle consiste à appliquer à une boucle de fil une succession d’opérations effectuées avec les doigts (mais aussi parfois avec les dents, les poignets ou les pieds), de manière à obtenir une figure ou un motif. Le projet ANR ETKnoS (2016-2021) a eu pour objectif principal de mieux saisir la dimension mathématique de cette activité dans ses relations avec des pratiques et des logiques culturellement spécifiques, et dans ses liens avec d’autres expressions particulières de systèmes symboliques et religieux (chez les Mélanésiens du Sepik et de Vanuatu, les Inuit Nord Canadiens, les Nivacle et Enlhet du Chaco paraguayen notamment). Dans cet atelier, des membres du projet ETKnoS présenteront quelques résultats marquants de ce programme de recherche, au travers la pratique de quelques procédures de jeu de ficelle. Il s’agira notamment d’en expérimenter les aspects algorithmiques, et de mieux rendre perceptibles les concepts mathématiques (opération, altération, transformation, itération, etc.) impliqués dans la création de ces artefacts.



Session 3 : December 14

: : Music, mathematics & textiles

  • Marc Chemillier (CAMS, EHESS)
    Répétition et transformation : de l’armure du textile à la génération musicale à partir de motifs
    Dans le tissage, l’armure est la séquence d’enchevêtrements des fils entre eux permettant de créer un motif technique ou décoratif. Elle induit la structure d’ensemble du tissu puisque les fils reproduisent aussi loin que l’on veut le motif choisi initialement. En musique, il existe des situations analogues où un motif engendre une pièce musicale, le cas le plus courant étant celui des musiques périodiques comme on en trouve beaucoup en Afrique. Mais il existe aussi des cas où ce motif choisi détermine la pièce, ou une section de celle-ci, non pas en répétant mais en transformant de façon systématique le motif initial d’une manière que l’on peut décrire mathématiquement. On en montrera des exemples avec un répertoire de harpe traditionnelle nzakara en Afrique centrale ainsi que, dans le contexte de la musique contemporaine, avec les textures du compositeur Ligeti. On montrera également à l’aide de vidéos publiées sur TikTok (https://www.tiktok.com/@digitaljazz) comment le logiciel d’improvisation Djazz développé par le CAMS (EHESS) et l’IRCAM permet de générer de la musique selon ce principe en prolongeant les éléments qu’on lui donne initialement.

  • Rosalia Martínez (ethnomusicologue, chercheur honoraire, CREM, CNRS)
    Symétries et parallélismes. Musique et tissage dans les Andes
    Les sociétés andines établissent de nombreuses correspondances entre leurs deux formes expressives principales : d’une part, la musique, et d’autre part, le tissage. Au niveau sociologique, ces deux grands domaines de la connaissance sont mis dans une relation de dialogue et de complémentarité, l’univers du tissage étant essentiellement (mais pas exclusivement) féminin, et l’univers de la musique étant fondamentalement (mais pas uniquement) masculin.
    En musique, parfois explicites, parfois implicites, ces correspondances apparaissent à travers différents aspects de la chaîne créative, par exemple, dans les caractéristiques structurelles de certaines pièces ou encore, lors de la performance, dans les gestes ou mouvements des musiciens.
    J’aborderai ici une des manifestations récurrentes de ces correspondances : l’utilisation de symétries et de parallélismes prenant des formes similaires dans la musique et dans le tissage. On regardera également la dimension sémiotique de ces formes organisatrices du matériau pour nous pencher finalement sur les questions cognitives qu’elles viennent nous poser.



Session 4 : January 4, 2022

: : Military arithmetics

  • Lisa Rougetet (Université de Bretagne Occidentale)
    Les récréations mathématiques, reflet de pratiques militaires ? Essai d’analyse d’ouvrages entre le XVIIe et le XIXe siècle
    Les récréations mathématiques, loin d’être neutres et aseptisées, reflètent parfois le contexte politique, social et culturel dans lequel elles sont diffusées et pratiquées. Nous en voulons pour preuve le problème des Quinze Chrétiens & quinze Turcs qui circule dans de nombreux lieux et de nombreuses langues depuis le IXe siècle et dont l’objectif est de sauver les croyants des infidèles en jetant ces derniers par dessus bord, après avoir élaboré une technique de comptage efficace (Ageron & Hamon, 2019). Il s’agira dans cette intervention de regarder plus particulièrement si certaines récréations mathématiques, notamment arithmétiques, semblaient destinées à une quelconque pratique militaire. Les ouvrages étudiés parcourront les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
    • Référence : Ageron, Pierre & Hamon, Gérard (2019) "Le jeu des quinze croyants et des quinze fidèles : variations sur la violence". Dans : Chevalarias, Nathalie & Gandit, Michèle & Morales, Marcel & Tournès, Dominique (Eds). Mathématiques récréatives : éclairages historiques et épistémologiques. EDP Sciences, UGA Editions, pp. 19-46.
  • Arnaud Mace (Université de Franche-Comté)
    Jeux mathématiques platoniciens et pratiques militaires. Essai de remise en contexte.
    Il s’agira de tenter de replacer dans leur contexte culturel les jeux mathématiques proposés par Platon en Lois VII, 819 b-c afin de faire progresser les enfants grecs et les préparer notamment à des tâches militaires. Ces jeux ressemblent-ils à des exercices mathématiques dont on aurait la trace en Mésopotamie ou en Egypte ? Sont-ils au contraire une invention grecque, voire platonicienne ? Et qu’en est-il au sein de la culture grecque ? S’il semble difficile de les rattacher aux pratiques des mathématiciens grecs ou aux spéculations des pythagoriciens, ces jeux platoniciens semblent davantage s’inscrire dans une culture ludique des mathématiques, que l’on pourrait assimiler à ce que R. Netz a appelé une "culture grecque des jetons" (Greek Counter Culture, Netz 2002). Platon aurait-il adapté les opérations mathématiques rudimentaires correspondant au maniement de troupes décrites dans les poèmes homériques à la culture populaire des jeux de société et des calculs de comptoir ?
    • R. Netz, « Counter Culture : Towards a History of Greek Numeracy », History of Science, vol. 40, no 3, septembre 2002, p. 321-352



Session 5 : January 18, 10am - 12am Room Klein, 371A, then 1pm - 3pm Room Mondrian, 646A

: : Continuous line drawing practices (kôlam from Tamil Nadu, sona from Tchokwe, sand drawings from Vanuatu )

10am - 12am

  • Éric Vandendriessche (CNRS, SPHere)
    Introduction
  • Alban Da Silva (ED623, SPHERE)
    Le « dessin sur le sable » du Vanuatu : une approche ethnomathématique
    Il existe dans les sociétés traditionnelles du Vanuatu (Pacifique Sud) une activité culturelle consistant à dessiner, à même le sol, des figures symétriques à l’aide d’un doigt. Le dessinateur produit une ligne continue qui ne repasse pas continument sur elle-même, il ne lève pas le doigt durant le tracé et il finit son dessin à l’endroit où il l’a commencé.
    Je présenterai la méthodologie – à la frontière des mathématiques, de l’informatique et de l’anthropologie – que j’ai déployée pour rendre compte de la dimension mathématique de cette pratique. Je montrerai en particulier que l’enquête ethnographique que j’ai menée, notamment sur l’île de Pentecôte, m’a permis d’élaborer un modèle qui décrit fidèlement certains traits de cette pratique. Ce modèle permet 1/ de réécrire la réalisation de certains dessins comme des algorithmes et des opérations algébriques, 2/ d’examiner les méthodes expertes comme des recherches de chemins eulériens dans un graphe. La discussion pourra s’orienter sur les aspects épistémologiques de ce travail : les dessins peuvent-ils être considérés comme des traces matérielles « d’idées mathématiques », au sens ou l’entendait l’ethnomathématicienne Marcia Ascher ?
    • Réferences :
      – Da Silva, 2019 : Le dessin « Tutel », (Port-Vila, 2019) https://vimeo.com/516997292
      – Da Silva, 2021 : Une animation de « Tutel » , https://vimeo.com/614999723
      – Ascher, M. (1994). Ethnomathematics : A multicultural view of mathematical ideas. CRC Press.
      – Ascher, M. (1988). "Graphs in Cultures : A Study in Ethnomathematics". Historia Mathematica, n°15, p. 201-227.
      – Deacon, A. B., & Wedgwood, C. H. (1934). "Geometrical drawings from Malekula and other islands of the New Hebrides". Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, n°64, p. 129-175.

1pm - 3pm

  • short discussion on these texts :
    • François, K., Pinxten, R., & Mesquita, M. (2013). "How anthropology can contribute to mathematics education". Revista Latinoamericana de Etnomatemática, 6(1), 20-39.
      Danièle Dehouve, 2015. "La notion de fractale en anthropologie". ethnographiques.org, Numéro 29 décembre 2014 Ethnologie et mathématiques [en ligne]. https://www.ethnographiques.org/2014/Dehouve
  • Cécile Bayard (étudiante, Master EHESS)
    Kôlam : une ligne tracée entre mathématiques et religion
    Au Tamil Nadu (Inde), il existe une tradition, pratiquée majoritairement par les femmes, appelée kôlam. Ce sont des dessins aux formes géométriques, faits sur le pas de la porte, à même le sol. Ils sont totalement ancrés dans l’hindouisme, étant un symbole de bienvenue et un médiateur avec la déesse Lakshmi. L’un deux, le cikku-kôlam, a captivé l’intérêt des mathématiciens et ethnomathématiciens. Il se compose d’une grille de points autour desquels les femmes tracent une ligne continue en formant un motif géométrique. Il présente notamment différents liens avec la géométrie, la topologie, les mathématiques discrètes, la théorie des nombres, l’algèbre et l’informatique comme l’expose Marcia Ascher dans son livre Mathematics Elsewhere. An Exploration of Ideas Across Cultures. paru en 2002. Le kôlam est également précieux à qui s’intéresse à la didactique des mathématiques. En effet, des professeurs de mathématiques initient leurs élèves à la géométrie grâce au kôlam, fabriquent des scrabbles pour apprendre à reconnaître une suite de Fibonacci, ou bien d’autres encore utilisent des cube-puzzle dont les lignes du kôlam sont en relief pour les personnes mal- ou non-voyantes



Session 6 : February 1st !! session postponed to February 15 !!

: : Practical geometry and construction of friezes (Celtic arts, Andean textiles, Lapita pottery)

  • Arnaud Noury (Docteur en Préhistoire Océanienne et Anthropologie Historique, ingénieur informatique) !!! cancelled !!!
    Les décors géométriques des poteries Lapita (Océanie)
    La poterie Lapita est le marqueur archéologique privilégié du Complexe Culturel Lapita, qui s’est développé en Océanie entre 3300 et 2800 ans avant le Présent environ. Elle est décorée de motifs géométriques pointillés parfois très complexes et caractéristiques, imprimés sur de l’engobe rouge. Depuis les années 1960, elle permet de tracer les mouvements des anciens navigateurs austronésiens entre les îles sur plus de 4500 km, entre la Papouasie Nouvelle-Guinée et les îles Samoa.
    Les archéologues ont donc rapidement tenté d’élaborer des méthodes d’analyses afin de répertorier et de comparer la masse de décors qui sortait des fouilles, toujours plus importante d’années en années. L’aspect répétitif de la géométrie des décors et l’apparente variabilité selon les régions ou les sites faisaient espérer des résultats concrets.
    Ainsi, entre 1973 et les années 2000, plusieurs projets de recherches ont été entrepris pour mettre au point une méthode d’analyse efficace pour encoder et enregistrer les décors. Ces tentatives se sont heurtées à divers problèmes techniques (faibles moyens techniques et financiers, aucune poterie complète avant 2000, dispersion des collections dans de nombreux pays…) et méthodologiques (peu d’informatique, peu de références en matière d’étude de décors archéologiques, ignorance de l’intégralité des motifs). Malgré des résultats souvent mitigés, des théories d’évolutions géographiques et/ou temporelles des décorations furent avancées.
    Cette intervention se propose, après une présentation de la poterie décorée Lapita, de revenir sur les différentes méthodes d’analyses imaginées, et de partager l’expérience des écueils et des difficultés rencontrées dans ce domaine assez spécifique, en particulier ceux liés à mes diverses tentatives d’analyses entre 1997 et 2011, avec un corpus d’environ 40 000 tessons décorés provenant de tous les sites Lapita connus.
  • Solène Gallerne (doctorante Sorbonne université)
    Bordures, frises et entrelacs : La théorie des bandes décorées dans l’art celte
    L’art celte recouvre une période chronologique et une aire géographique vaste, s’étendant de l’âge du Fer continental au Moyen-âge insulaire. Il ne s’agit donc pas d’un art unique et immuable, mais bien de plusieurs formes d’expression, puisant dans des concepts communs fondateurs et vecteurs de l’identité Celte.
    L’un de ces concepts fondamentaux est la constance de la construction géométrique des décors, et ce, malgré les changements de styles artistiques, de supports d’expression, ou de la symbolique dépeinte. Parmi ces concepts, la théorie des bandes décorées, que ce soit par la représentation de toutes les isométries possibles ou celle des coloriages parfaits dans d’un même ensemble, fait partie des principes géométriques les plus récurrents au sein de l’art celte.
    Cette présentation aura donc pour but de montrer comment les Celtes ont instauré une véritable recherche à la fois graphique et géométrique dans leur art, et ont utilisé les bandes décorées comme support artistique résistant aux changements et évolution de leur société.



Session 7 : February 15, 2pm - 18:00, !! Room Valentin, 454A !!, hybrid

  • Anahide Kasparian (Master Student) will present a lecture of an article of Danièle Dehouve, 2015. "La notion de fractale en anthropologie", in ethnographiques.org, Number 29, December 2014, Ethnologie et mathématiques [online]
  • Solène Gallerne (PhD Student, Sorbonne Université)
    Bordures, frises et entrelacs : La théorie des bandes décorées dans l’art celte
    L’art celte recouvre une période chronologique et une aire géographique vaste, s’étendant de l’âge du Fer continental au Moyen-âge insulaire. Il ne s’agit donc pas d’un art unique et immuable, mais bien de plusieurs formes d’expression, puisant dans des concepts communs fondateurs et vecteurs de l’identité Celte.
    L’un de ces concepts fondamentaux est la constance de la construction géométrique des décors, et ce, malgré les changements de styles artistiques, de supports d’expression, ou de la symbolique dépeinte. Parmi ces concepts, la théorie des bandes décorées, que ce soit par la représentation de toutes les isométries possibles ou celle des coloriages parfaits dans d’un même ensemble, fait partie des principes géométriques les plus récurrents au sein de l’art celte.
    Cette présentation aura donc pour but de montrer comment les Celtes ont instauré une véritable recherche à la fois graphique et géométrique dans leur art, et ont utilisé les bandes décorées comme support artistique résistant aux changements et évolution de leur société.
  • Christian Mercat (Université Claude Bernard Lyon 1)
    Atelier de dessin d’entrelacs. Les graphes : abstraire pour simplifier.




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VENUE

Building Condorcet, University of Paris, campus Diderot, 4 rue Elsa Morante, 75013 - Paris*.Map
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Metro : lines 14 and RER C, stop : Bibliothèque François Mitterrand or line 6, stop : Quai de la gare. Bus : 62 and 89 (stop : Bibliothèque rue Mann), 325 (stop : Watt), 64 (stop : Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand)