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Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaire 2022 - 2023 : Archives > H&P Bio 2022-2023

AXE HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES DE LA NATURE

H&P Bio 2022-2023

Histoire des sciences de la vie



H&P Bio est un séminaire d’histoire des sciences de la vie, sans restriction de thème ou de période, visant à présenter des thématiques et des enjeux spécifiques à l’histoire de la biologie, en les distinguant et les articulant à la philosophie de la biologie et des sciences de la vie.


Organisation : Laurent Loison (CNRS, SPHere), Caroline Angleraux (INSERM U 1253)




PROGRAMME 2022-2023


Les séances auront lieu un à deux jeudis par mois, de 10h30 à 12h00, en salle 646A (Mondrian) du bâtiment Condorcet, Université Paris Cité, 4 rue Elsa Morante, 75013 Paris.
Pour celles et ceux qui ne pourraient se déplacer, un lien zoom sera communiqué à l’annonce de chaque séance. Contact : C. Angleraux



16 mars

  • Michel Morange (IHPST)
    Pourquoi et comment écrire une biographie de Pasteur ?
    Écrire une biographie de Pasteur en 2022 était un défi. Il existe déjà de nombreuses biographies de lui, la biographie est un genre peu apprécié par les historiens des sciences, et la figure de Pasteur est aujourd’hui très controversée. Après avoir rappelé l’origine du projet, je décrirai l’approche utilisée, et les difficultés rencontrées. Je présenterai plusieurs nouvelles interprétations de la vie et de l’œuvre de Pasteur issues de ce travail, ainsi que quelques directions de recherche ouvertes par lui. La mise au point des vaccins, et la place de l’histoire des sciences sont deux questions que cet ouvrage demande d’examiner de plus près.


13 avril

  • Robert Wegner (Fundação Oswaldo Cruz)
    Genetics, Animal Husbandry and racial mixture in Brazil (1929-1955)

    Résumé :
    The Russo-American geneticist Theodosius Dobzhansky (1900-1975) is generally considered as the key figure in the development of genetics in Brazil and his first trip to Brazil, supported by the Rockefeller Foundation, in 1943, is described as an inaugural moment. His research actually resulted in the development of various schools of population genetics in Brazil. Afterwards, in the 1950s, some geneticists of a new generation studied abroad and stimulated the exchange with James Neel and Newton Morton, who would also come to Brazil to supervise studies on human biological diversity and racial mixture. Consolidation of human population genetics laboratories in several Brazilian universities resulted in the creation of the Sociedade Brasileira de Genética in 1955.

    I want to approach such history from another side through the case of Octávio Domingues (1897-1972). Domingues was considered a geneticist and an eugenist long before the Second World War and Dobzhansky’s stay in Brazil. But after this stay, Domingues was no longer considered a "geneticist" and started to identify himself only as a "cattle breeder" (or zootechnicist). When researches into the genetics of the human population began to involve field works and serological researches, Domingues was no longer be considered a geneticist, because his research was based mainly on the controlled crossing of animals and observations of these results inspired by Mendel’s laws of heredity.

    Domingues became the organizer and the first president of the Sociedade Brasileira de Zootecnia, created in 1951. Since then, he has worked mainly in the field of Animal Husbandry, organizing a new scientific field : Zootecnia Tropical. In the 20th century, Caracu was the predominant cattle in the Northeastern region of Brazil. Many farmers began to import European cattle (Bos Taurus) in order to supply the international market of meats. On the other hand, Domingues defended the value of Caracu, the Creole livestock, and, later, he began to defend Zebu (Bos indicus) import. He considered Zebu a cattle better suited to the tropics and defended its mixture with Caracu cattle. Domingues continued to consider the Mendelian laws of heredity essential to promote the processes of "acclimatization", that required racial mixing.

    The way in which Domingues positioned himself with respect to cattle was connected with his defense of the mixed character of the Brazilian human population, one of his main themes before the Second War. Interestingly, the mixed race remained the main topos ; supported by modern Brazilian research groups in the human population genetics, after the Second World War.


11 mai

  • Cécilia Bognon-Küss (Université Paris Cité, Labex « Who Am I », IHPST)
    You are what you eat". Mutations de l’identité métabolique

    Résumé :
    Les variations autour de la formule de Feuerbach "L’homme est (ist) ce qu’il mange (isst)" (1862), se sont récemment multipliées dans la littérature biomédicale, dans des articles à destination du grand public, ainsi que dans des revues spécialisées en microbiologie, immunologie, écologie, médecine environnementale, métabolomique, ou épigénomique nutritionnelle... Que des dizaines de publications scientifiques prennent pour titre une formule faisant de la nutrition un facteur de détermination de l’identité ne va pas sans interpeller, et c’est cette équivalence entre nutrition et identité biologique que je voudrais examiner.

    Pour le formuler lapidairement, écrire aujourd’hui "You are what you eat", est-ce réactiver une conception de la nutrition que l’on pourrait qualifier de "directe", contre le schème conceptuel classique du métabolisme, de la même manière qu’on a pu dire que la génétique avait, à partir des années 1960, réactivé une théorie de la "préformation" sous le concept de "programme génétique" (Lewontin 2000, Jacob 1981, Jacob, 2000) ?

    La lecture de ces articles montre cependant que derrière cet énoncé qui semble indiquer une communication des propriétés de l’aliment à celui qui s’alimente, ces travaux ne désignent pas une relation directe et binaire de transfert de l’identité d’un pôle à l’autre, mais dessinent plutôt une relation triangulaire, à trois acteurs : le métabolisme de l’hôte, l’aliment, l’ensemble des micro-organismes qui composent le microbiote de l’hôte, à quoi il faudrait ajouter les produits de ces relations (métabolites, acides gras volatils, etc.). Dire que l’on est ce que l’on mange ne saurait dès lors relever de conceptions de l’identité simplement logique et atemporelle (x = x) ou même dialectique (l’assimilation comme processus visant à "surmonter" l’altérité de l’aliment pour en faire une substance homogène à l’organisme). Cette nouvelle conception nutritive de l’identité doit être, semble-t-il, comprise de manière dynamique et évolutive comme le fruit de la coopération et du conflit d’organismes de différentes espèces : il s’agit bien de faire droit à l’idée selon laquelle des éléments hétérogènes (bactéries et aliments) peuvent être constitutifs de l’individualité et de l’identité de tout vivant.

    La multiplication de cette expression dans les sciences biomédicales contemporaines me semble donc devoir être prise au sérieux, à la fois comme symptôme à questionner (pourquoi la nutrition est-elle devenue un cadre privilégié pour penser l’identité ? et inversement, pourquoi cette emphase sur l’identité dans la caractérisation de la nutrition ?) et comme indice des reconfigurations à l’œuvre dans les sciences de la nutrition. Ce qu’il s’agit d’interroger, ce sont non seulement les relations complexes et changeantes qui se nouent entre nutrition, environnement et identité biologique, mais également la manière dont ces relations affectent chacun des termes qui nous occupe : que fait l’adoption d’un point de vue nutritif ou métabolique à notre conception de l’identité biologique ? À l’inverse, qu’est-ce que le tournant environnemental en biologie et en médecine, par la microbiologie et l’épigénétique en particulier, fait à notre conception du métabolisme ? Enfin, comment ces conceptions renouvelées de la nutrition et du métabolisme affectent les catégories avec lesquelles nous appréhendons traditionnellement le vivant ?

    Je propose de revenir sur le contexte philosophique et scientifique dans lequel cet énoncé "l’homme est ce qu’il mange" a pu être formulé, afin de saisir, par contraste, les implications de cette médiation contemporaine par les microbes et l’aliment dans l’élaboration de l’identité métabolique. Je commencerai par exposer les raisons pour lesquelles le métabolisme peut être tenu pour un cadre de réflexion privilégié sur la notion d’identité biologique et quels types de conceptions de l’identité biologique la référence à la nutrition et au métabolisme sous-tend traditionnellement. Cette étape me permettra ensuite d’articuler une conception métabolique de l’identité aux découvertes récentes sur rôle d’entités hétérospécifiques dans la construction et le maintien des organismes.

    Brüssow H., Parkinson S. (2014). You are what you eat. Nat Biotechnol 32, 243–245.
    Frischkorn K., You are what you eat, and what you eat is millions of microbes. Smithsonian Magazine, 14 juin 2017.
    Zmora, N., Suez, J. & Elinav, E. (2019) You are what you eat : diet, health and the gut microbiota. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 16, 35–56 (2019)
    Moszak M., Szulińska M., Bogdański P. (2020) You Are What You Eat—The Relationship between Diet, Microbiota, and Metabolic Disorders—A Review. Nutrients. 12(4):1096.
    Spector T., You are what you eat. Why the future of nutrition is personal. The conversation. 27 juin 2019.
Télécharger le programme


15 juin

  • Pietro Corsi (Oxford Centre for the History of Science, Medicine, and Technology)
    Lamarck : que reste-t-il à découvrir ?
    Résumé : Plus cités que lus, constamment contraposés aux doctrines évolutionnistes "scientifiques" inaugurées par Charles Darwin, les travaux de Lamarck ont rarement attiré une attention soutenue. Le renouveau des études sur Lamarck, après la biographie pionnière de Marcel Landrieu en 1909, grâce à des chercheurs anglo-américains tels que Richard Burkhardt, Ludmilla Jordanova ou Leslie Burlingame, a grandement contribué à une lecture moins anachronique de son corpus. Récemment, Burckhardt a approfondi son étude de la théorie la plus citée de Lamarck, l’hérédité des caractères acquis. Je me propose de soumettre à examen critique un autre pilier théorique de la pensée de Lamarck, la soi-disant "tendance à la complexification" qui aurait poussé la vie à gravir les échelons depuis les générations spontanées jusqu’à l’humanité.






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INFORMATIONS PRATIQUES
SPHERE : Université Paris Cité, salle Mondrian, 646A, bâtiment Condorcet, 4, rue Elsa Morante, 75013 - Paris*. Plan d’accès.
Calculer votre itinéraire avec le site de la RATP
Metro : lignes 14 and RER C, arrêt : Bibliothèque François Mitterrand ou ligne 6, arrêt : Quai de la gare. Bus : 62 and 89 (arrêt : Bibliothèque rue Mann), 325 (arrêt : Watt), 64 (arrêt : Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand)