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Accueil > Archives > Anciens projets de recherche financés > Les jeux de ficelle : aspects culturels et cognitifs d’une pratique à caractère mathématique

Les jeux de ficelle : aspects culturels et cognitifs d’une pratique à caractère mathématique


Projet financé dans le cadre du programme « Emergences » de la ville de Paris (2011–2015)



Morubikina du village Oluvilei, îles Trobriand, Papouasie Nouvelle Guinée, montrant Samula Kayaula (nom d’une rivière)



Ce projet de recherche porte sur la pratique des « jeux de ficelle », qui peut être définie de manière générale comme l’exécution, sur une boucle de fil, d’une succession d’opérations débouchant sur l’obtention d’une figure finale. Effectuée à l’aide des doigts, et parfois avec les dents ou les pieds, la réalisation de figures de ficelle s’accompagne aussi souvent de l’énonciation d’un récit ou récitatif. Cette pratique a pu être observée dans de nombreuses aires culturelles, et tout particulièrement dans des sociétés de tradition orale. Souvent identifiée comme une activité ludique, elle a suscité l’intérêt parallèle d’ethnologues et de mathématiciens à partir de la fin du XIXe siècle, mais n’a jusqu’ici guère fait l’objet d’études ethnomathématiques visant à expliciter et analyser son caractère mathématique au regard des contextes culturels de sa réalisation. Le présent projet s’inscrit dans une approche ethnomathématique appliquée à des sociétés relevant de trois grandes aires culturelles (Océanie : archipel trobriandais et Vanuatu, Amérique du Sud : Patagonie argentine et Chaco paraguayen, et Amérique du Nord : Arctique canadien). Il s’organise sur la base de deux hypothèses principales, qui prennent en considération tant les opérations mises en œuvre pour parvenir à une figure de ficelle, que les formes et le sens reconnus à la figure (finale ou intermédiaire) elle-même.

La première hypothèse est qu’une analyse comparée des modalités de la pratique des jeux de ficelle dans ces sociétés est susceptible de mettre en évidence l’existence de schèmes opératoires distinctifs, culturellement spécifiques, en matière d’organisation des sous-procédures et procédures constitutives des figures (question des formes de création algorithmique associées à différents corpus).

La seconde hypothèse est que les jeux de ficelle constituent, dans toutes ces sociétés, des modes d’organisation et d’expression de certains savoirs (d’ordre mythologique, cosmologique, anatomique... et souvent relatifs à la relation entre des êtres ou entités relevant de différents régimes ontologiques).

C’est principalement par la réalisation d’enquêtes ethnographiques associant un mathématicien et des ethnologues, et par le recours à des outils de collecte et de modélisation originaux (écriture symbolique et traductions informatiques) que ces pistes de recherche seront éprouvées.




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