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Home > Archives > Previous years: Seminars > Séminaires 2017-2018 : archives > Numbers, measurement and measurability 2017–2018

Axis Interdisciplinarity in History and Philosophy of Science

Numbers, measurement and measurability 2017–2018


The SPHERE Laboratory has opened an interdisciplinary theme "Historical, philosophical and anthropological approaches to numbers, measurement and measurability" (see http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/spip.php?article2019&lang=fr).
A new seminar is dedicated to this theme.



Organisation: N. de Courtenay (Univ. Paris Diderot, SPHERE), Christine Proust (CNRS, SPHERE)

To current year




PROGRAMME 2017-2018: on Wednesdays, except in June, Room Klimt, 366A. University Paris Diderot, Building Condorcet, 10 rue Alice Domon et Léonie Duquet, 75013 - Paris (map).


Date Theme Organization
17/01 Critical approach to the concept of metrological system C. Proust
28/02 Measurement in the human sciences E. Lejeune
28/03 Measurement in economics N. de Courtenay
17/05 Conceptual approach of the measurement process Pierre Uzan


January 17, 2018, 9:30 – 16:00
Critical approach to the concept of metrological system
Session coordinated by Christine Proust

The introductory session of the seminar aims to critically examine the notion of the metrological system. Have the units of measurement always been articulated with each other (examples, length with area, capacity with volume), or defined with respect to each other? If so, by what process? What practical needs, or policies, or conceptual issues, did the attempts to systematize in certain contexts respond to? What is the role of stallion definition in these processes? How has the presupposition of the existence of metrological systems blocked, in historiography, the understanding of measurement practices?

  • Agathe Keller (CNRS, SPHERE)
    Un petit état des lieux de l’historiographie des “systèmes de mesure” dans le sous-continent indien entre enjeux politiques et processus d’homogénéisation: peut-on penser la mesure sans "système"?
  • Nadine de Courtenay (Univ. Paris Diderot, SPHERE)
    Comment construire un système de mesure ? L’approche expérimentale et l’approche théorique.
  • Daniel Morgan (CNRS, SPHERE)
    Li Chunfeng (602-670) et son histoire des étalons (lü 律) en Chine pendant la période de désunion Nord-Sud de 502-618 : rapport préliminaire sur une traduction en cours avec Howard L. Goodman.



February 28, 9:30 – 17:30
Measurement in the human sciences
Session coordinated by Edgar Lejeune

While methods in the human and social sciences may seem informal, they regularly resort to measurement. Whether the measurement is implicit or explicit, whether using tools or more intuitively, it structures both the construction of corpora and subjects as well as the methods and techniques chosen for their analyzes. The use of measures also sometimes causes profound changes in the presentation of the results.

Can we spot debates about these practices within research communities? What do they measure? With which scales, which values, which units? And how do these questions contribute to the structuring of a field of research and developments within these disciplines?
We will compare the perspectives offered by four disciplines (linguistics, sociology, anthropology and history) on these issues.

  • 9:30 – 10:00 : introduction
  • 10:00 – 12:00
    Edgar Lejeune (Univ. Paris Diderot, SPHERE, & Univ. Sorbonne nouvelle, LATTICE)
    Qu’est-ce que comptent les historiens ? La mesure comme agent de changement du statut des sources en histoire.
    En 1903, François Simiand, dans un célèbre article intitulé « Méthode historique et sciences sociales », critique la méthode historique de Langlois et Seignobos en posant la question du statut scientifique de cette histoire positiviste. Ce sociologue et économiste proche de Durkheim soulevait alors la question du statut des théories historiques et de la place de la mesure dans l’épistémologie historique. Depuis cette première injonction, de nombreux historiens se sont attelés plus ou moins heureusement à compter et à construire des mesures à partir des sources, jusqu’à ce que l’expérience des usages des ordinateurs et des outils de calculs dans les années 60 et 70 permettent à certains d’historiens de s’entendre sur la valeur ajoutée que représentait l’usage de la mesure en histoire.
    Qu’est-ce que les historiens mesurent ? A partir de quelles observations ? Comment ces méthodes d’analyse de données viennent-elle modifier le statut des sources en histoire ? Et quels impacts ont pu avoir ces travaux, et les réflexions qui y sont associées, sur la démarche de l’historien ?
    A travers quelques cas d’espèces tirés de l’histoire médiévale, j’essaierai de présenter le basculement épistémologique d’une histoire quantitative, qui par une démarche synthétique cherche une cohérence dans un ensemble de traces, à une histoire nouvelle qui pose une cohérence initiale, en établissant a priori une unité à un corpus dans lequel il faut repérer des écarts. J’essaierai de montrer que c’est par la confrontation avec une nouvelle science auxiliaire, l’informatique, que ce basculement apparaît dans le champ de l’histoire médiévale.
  • 13:30 – 15:30
    Jacqueline Leon (Univ. Paris Diderot, UMR7597, Histoire des Théories Linguistiques) et et Sylvain Loiseau (Université Paris 13, UMR 7107, Laboratoire « Langues et civilisations à tradition orale »)
    La mesure : propriété intrinsèque des objets linguistiques ou simple enjeu de méthodes ?
    Comme dans d’autres sciences humaines et sociales, la mesure a un statut hétérogène en linguistique : selon les approches théoriques, elle est considérée comme une donnée importante ou non-essentielle des faits de langue. De façon générale et jusqu’à récemment, les approches utilisant la mesure sont restées très minoritaires, à la fois à cause de la dominance des théories et des méthodes computationnelles fondées sur la logique mathématique, et de l’absence de données en nombre suffisant. Aujourd’hui, depuis l’avènement dans les années 1990, de moyens techniques inédits (grands corpus, moyen de calcul), on peut parler d’un tournant avec la généralisation de l’utilisation des corpus fondés sur des traitements statistiques par l’ensemble des linguistes, quelles que soient leurs options théoriques. Cependant, les questions principielles posées par la fréquence linguistique avaient déjà été explorées bien avant ces développements, qu’il s’agisse de questions théoriques (problématique de la représentativité, question du caractère linguistique ou extra-linguistique de la fréquence...) ou qu’il s’agisse des caractéristiques originales des données linguistiques d’un point de vue mathématique (séquentialité, lois de puissances, données fortement redondantes). Ainsi, c’est avant les grands corpus qu’ont été élaborés des outils mathématiques comme les chaînes de Markov – et leur utilisation par Shannon dans la théorie de l’information, la loi de Zipf ou l’analyse factorielle des correspondances, toutes issues de recherches sur des données linguistiques. Une autre spécificité de la mesure en linguistique tient au fait que la question du caractère objectif ou simplement méthodologique de la fréquence se pose à plusieurs niveaux. A côté de la fréquence textuelle – où l’on compte la répétition de catégories linguistiques dans la parole – on peut distinguer la fréquence sociale – où l’individu statistique est le locuteur : par exemple quand on distribue des locuteurs en fonction des variantes qu’ils utilisent en sociolinguistique – et enfin la fréquence typologique – où l’individu statistique est la langue : quand on s’interroge sur la proportion des langues du monde possédant telle ou telle caractéristique. Chacune de ces fréquences entraîne des questions fondamentales : respectivement sur la nature des catégories linguistiques, sur le statut de la variation, et sur le statut des universaux linguistiques. En insistant donc à la fois sur les continuités théoriques et sur les ruptures récentes liées à l’avènement des grands corpus nous montrerons que la mesure en linguistique reste une question très controversée.
  • 15:30 – 17:30
    Florence Weber (UMR8097, Centre Maurice Halbwachs, ENS, PSL)
    La mesure en anthropologie: les raisons historiques d’un tabou.
    Du fait de sa proximité avec l’anthropologie biologique, l’anthropologie du XIXe siècle a abusé de la mesure (mesure des crânes, mesure des corps), et celle du XXe siècle, des expérimentations, dans les camps nazis comme dans les Etats-Unis ségrégationnistes. Au XXe siècle, l’anthropologie sociale a cherché un temps à remplacer un Etat défaillant pour compter les populations. Ces secrets de famille expliquent-ils les réticences contemporaines vis-à-vis du recours à la mesure, qu’il s’agisse de statistiques économiques ou d’expérimentations neurocognitives ?



March 28, 14:00 – 18:00, Room Klimt, 366A
Measurement in economics
Session coordinated by Nadine de Courtenay

9:45 Introduction

10:00–11:00

  • Oliver Schlaudt (University of Heidelberg, Archives Henri Poincaré)
    Quel est ton prix ? Le débat autour des limites de la mesure en économie.

11:00–11:15 Break

11:15–12:15

  • Emmanuel Didier (ENS/EHESS/CNRS, Centre Maurice Halbwachs)
    Quelques outils théoriques provenant de la socio-histoire de la quantification.

14:00–15:00

  • Edgar Lejeune (SPHERE & LATTICE)
    Un modèle de mesure en histoire ? L’influence de l’histoire économique sur l’histoire quantitative entre 1936 et 1974.

15:00–16:00
General discussion




May 17, 14:30 – 17:30, Room Valentin, 454A
, !! postponed !!
Conceptual approach of the measurement process
Session coordinated by Pierre Uzan

  • Jean-François Lambert (Univ. Paris-St Denis, IPC)
    Une mesure peut en cacher une autre. Pratique et signification de la mesure en psychologie.
    On peut définir la mesure comme l’établissement d’une correspondance entre un ensemble d’objets sur lesquels on a défini un certain nombre de relations empiriques, et une structure mathématique qui permette de représenter ces relations. Il convient de s’interroger sur les conditions d’établissement d’une telle correspondance lorsque les « objets » visés sont des états subjectifs accessibles seulement par le sujet qui les éprouve. Il s’agira ici principalement de questionner la nature du rapport entre ce sur quoi porte effectivement la mesure en psychologie et ce que l’on prétend vouloir mesurer. On ne mesure jamais directement un état mental. Une mesure comportementale est seulement le « reflet » d’un processus interne : le temps de réaction constitue un indice pertinent de l’attention bien que l’attitude attentionnelle ne s’identifie pas à la mesure de ce paramètre (de même que le vécu émotionnel ne s’identifie pas à la RED ou la charge cognitive à l’amplitude du potentiel P300). Nous ne pouvons connaître « scientifiquement » que des comportements, en particulier des comportements verbaux, auxquels le langage lui-même - et a fortiori la pensée - ne sauraient être réduits. La mesure ne porte donc jamais directement sur la « fonction » en tant que telle mais sur un ou plusieurs de ses « symptômes ». C’est pourquoi il convient de ne pas réduire la fonction à la performance ou au comportement mesuré. Comme sur un passage à niveau « un train peut en cacher un autre », une mesure en cache souvent (toujours ?) une autre (et pas seulement en psychologie)
  • Jean-Pierre Llored (SPHERE & Université de Cambridge & Linacre College, Oxford)
    La mesure en chimie.
  • Pierre Uzan (Univ. Paris-Diderot, SPHERE)

    Une modélisation du processus de mesure.
    Plus que la simple assignation d’une structure numérique à des propriétés d’objets, la mesure est une suite d’opérations effectuées dans un contexte donné. Une modélisation du processus de mesure sera proposée en nous référant à ses caractéristiques essentielles qu’il est possible de mettre en évidence dans différents domaines des sciences de la nature et des sciences humaines.








Venue: Metro line 14 / RER C / Stop: Bibliothèque François Mitterrand

Metro line 6 / Stop: Quai de la Gare

Bus 64 / Stop: Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand
Buses 62 & 89 / Stop: Avenue de France or Bibliothèque François Mitterrand (terminus)
Bus 325 / Stop: Watt