Christian Houzel, Didier Nordon, Xavier F. Renou,
Henri Roudier, Jean-Jacques Szczeciniarz
Texte édité par E. Lesigne
Elle n’a pas à s’arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n’a pas non plus à s’asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse. Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s’instruit auprès d’elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s’ouvrant avec eux à l’histoire de cette pratique.
Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l’aider à s’observer elle-même : tâche aussi l!bératrice que difficile qui vise l’impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée : voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès.
C’est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela :
- libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, soiuvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d’une " science sans cogito ";
- retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une autre lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg… Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l’auto-développement des mathématiques ;
- respecter la diversité de ses centres d’intérêt mathématiques. Il s’intéresse, on le sait, à l’axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l’hypothèse du continu, etc.
- mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l’épreuve d’autres moments essentiels de l’histoire des mathématiques que celui de l’essor de la théorie des ensembles ;
- pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d’“épistémographie“ entrelaçant histoire fine et philosophie.
Aux lecteurs de juger si l’héritage est entre de bonne mains.”
Summary: to download here.
:: Pont9, Renaissance des Lumières, Atelier mathématiques
:: ISBN : 979-10-96310-70-8
![]() |
Also in this section :
- Écrits d’histoire et de philosophie des sciences
- Demain, la veille
- TECHNOCRATISME. LES GRANDS CORPS À LA DÉRIVE
- Epicureanism and Scientific Debates. Antiquity and Late Reception
- Indigenous Knowledge and Ethnomathematics
- Cultures of Computation and Quantification in the Ancient World.
- The Place of Archimedes in World History: Arguments and Counterarguments.
- Éthique et économie dans les philosophies anciennes
- Un regard sur les élites françaises : l’institut Auguste-Comte
- Concrete Numbers versus Abstract Numbers
- Companion to the Reception of Pythagoras and Pythagoreanism in the Middle Ages and the Renaissance
- De sex inconvenientibus. Traité anonyme de philosophie naturelle du XIVe siècle
- La (Re)construction française de l’analyse infinitésimale de Leibniz 1690-1706
- Mathematical Commentaries in the Ancient World. A Global Perspective
- The Oxford Handbook of the History of Quantum Interpretations
- L’intellect. Compendium du livre {De l’âme}
- Que veut dire penser ? Arabes et Latins
- Ordonner la diversité du vivant dans le Kitāb al-Ḥayawān d’al-ĞÂḥiẓ (776-868)
- Memory and Recollection in the Aristotelian Tradition
- Le plaisir et la nécessité