Cristina Cerami (SPHERE), Ed.
La question de savoir quel type de rapport entretiennent la physique et la métaphysique est au cœur du système philosophique d’Aristote. Ce rapport, toutefois, n’est pas facile à saisir, non seulement parce qu’Aristote ne l’a jamais défini de façon claire, mais parce qu’il est délicat d’en comprendre la nature à la lumière de la théorie de la science exposée dans les Seconds Analytiques. En effet, Aristote affirme d’une part que la métaphysique, conçue comme science universelle, n’a pas de genre-sujet propre, et d’autre part que la physique, quoique seconde par rapport à la métaphysique, en assure le fondement. C’est de ce rapport ambivalent que découle le plus grand nombre d’apories liées au statut épistémologique de chacune des deux sciences comme à la nature de leur rapport. Les contributions réunies dans ce recueil s’inscrivent dans ce contexte théorique complexe. Elles portent moins sur la difficulté de comprendre le critère ou les critères d’organisation des traités qu’on appelle Métaphysique et Physique que sur celle de présenter et de justifier l’entrelacement épistémologique de ces deux sciences, conçues comme deux disciplines unitaires mais plurielles. Sans prétendre reconstruire l’histoire de la question, l’un des enjeux de ce volume fut aussi de dégager, passé le texte même d’Aristote, certains points nodaux de l’histoire grecque et arabe du débat.
Avec la contribution d’Enrico Berti, Thomas Benatouïl, Istvan Bodnar, Robert Bolton, Andrea L. Carbone, Cristina Cerami, David Charles, Michel Crubellier, Andrea Falcon, Allan Gotthelf, Annick Jaulin, Jean-Louis Labarrière, David Lefebvre, Pierre-Marie Morel, Donald Morrison, Marwan Rashed, Annick Stevens.
: : Peeters, Aristote, traductions et études
: : IV-509 p.
: : ISBN 978-90-429-3006-3
: : 2014