L’irruption des savoirs scientifiques européens en Égypte,
à partir du règne de Muḥammad ‘Alī, a largement contribué à
transformer le paysage économique, socio-politique et culturel des
pays arabes au XIXe siècle. Les divers projets de modernisation
qui en ont résulté ont du reste été abondamment commentés par
les historiens de cette époque.
Cet ouvrage tente précisément d’analyser les modes
d’acclimatation, d’assimilation ou d’appropriation des nouveaux
savoirs et savoir-faire, en portant l’analyse sur trois corpus
principaux : les institutions, les contenus scientifiques et la
reconstruction d’une langue scientifique en arabe.
Fruit d’une volonté politique délibérée, la prise en charge de
leur destin scientifique par les Égyptiens eux-mêmes constitue
l’une des principales caractéristiques de cette période. Dans
ce contexte, le patrimoine scientifique de même que les
activités scientifiques et techniques traditionnelles, jouent tout
au long du XIXe siècle un rôle primordial dans la légitimation
de nouveaux savoirs. L’occupation britannique contribuera
toutefois à briser ce processus d’appropriation et l’on assistera,
à la charnière des deux siècles, à une sorte de ré-occidentalisation
des sciences modernes.
: : Geuthner
: : 2009
: : 528 pp.