Partenaires

logo Sphere
CNRS
Logo Université Paris-Diderot Logo Université Paris1-Panthéon-Sorbonne


Rechercher

Sur ce site

Sur le Web du CNRS


Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaires 2015-2016 : archives > Mathématiques à la Renaissance 2015–2016

Axe Histoire et philosophie des mathématiques

Mathématiques à la Renaissance 2015–2016


Organisation : Sabine Rommevaux-Tani (SPHERE) et Odile Kouteynikoff (SPHERE)


Présentation :

Ce séminaire, conçu sur plusieurs années, se donne pour objet d’aborder différents aspects des mathématiques à la Renaissance, que l’on peut regrouper dans trois rubriques principales : Humanisme et mathématiques ; l’algèbre entre arithmétique et géométrie ; les mathématiques et leurs domaines d’application. ....lire la suite




PROGRAMME 2015-2016
Les séances ont lieu le vendredi, de 9h30 à 12h30, en salle Kandinsky (631B), bâtiment Condorcet,
Université Paris Diderot, 4 rue Elsa Morante, 75013 Paris– plan d’accès.



Les séminaires « Mathématiques arabes » et « Mathématiques à la Renaissance » de SPHERE se réunissent cette année pour proposer des séances communes sur l’histoire des mathématiques et de leurs applications, au Moyen Âge arabe et latin et à la Renaissance.

Vers : 11 décembre, 22 janvier 2016, 19 février, 18 mars, 15 avril, 13 mai, 17 juin



13 novembre
Hossein Masoumi-Hamedani (Science Department, Center for the Great Encyclopedia, Tehran, Iran)
Les mathématiques archimédiennes aux 16e siècle : Al-Yazdi et la mesure de la sphère.



11 décembre
Henrique Leitao (CIUHCT, Université de Lisbonne, Portugal)
Les commentaires de Francisco de Melo à l’Optique et la Catoptrique euclidiennes : interventions textuelles et contexte parisien de la tradition euclidienne latine au début du seizième siècle.



22 janvier
Samuel Gessner (Université de Lisbonne, Portugal)
Le genre ’De fabrica et usu’ : notions géométriques et arithmétiques dans l’explication de l’astrolabe.



19 février
Abdelmalek Bouzari (ENS d’Alger)
La caractérisation de l’ellipse dans le Kitāb al-Istikmāl [Livre de l’accomplissement] d’al-Mu’taman Ibn Hūd (m. 1085) : un exemple de circulation.



18 mars
Guillaume Loizelet (SPHERE)
sur l’astronomie ptoléméenne arabe (IXe – XIe siècles)



15 avril
Mohammed Abattouy (Université de Rabat, Maroc)
Le corpus de la science arabe des poids (ʿilm al-athqāl) : tradition textuelle et signification historique.



13 mai
Teresa Costa Clain (Université d’Aveiro, Portugal)
sur La Pratica d’arismetica de Ruy Mendes (1540).



17 juin
Odile Kouteynikoff (SPHERE)
L’Arithmetica integra de Michael Stifel (1544).
Nous examinerons en quoi le traité de Stifel, composé de trois livres consacrés respectivement à un large rappel des règles de l’arithmétique, aux nombres irrationnels à travers une relecture originale du livre X des Éléments d’Euclide, et à « L’Art parfait du calcul » ou algèbre, constitue ce qu’il choisit de nommer une « arithmétique entière ». Nous nous proposons de montrer comment l’arithmétique du premier livre est pensée comme un support pertinent pour l’algèbre dont traite le troisième livre. Nous verrons aussi que les règles des signes qui régissent les opérations sur les expressions irrationnelles, reconnues au deuxième livre, sont au fondement des règles opératoires relatives aux expressions algébriques établies au troisième livre.






Suite de la présentation

Ce séminaire, conçu sur plusieurs années, se donne pour objet d’aborder différents aspects des mathématiques à la Renaissance, que l’on peut regrouper dans trois rubriques principales.


Humanisme et mathématiques

On a coutume de caractériser la Renaissance par la découverte ou la redécouverte de textes de l’Antiquité. Face à ces textes, l’attitude des mathématiciens est multiple et souvent ambivalent : volonté de revenir à la lettre de textes dont la connaissance qu’il pouvait en avoir était parfois pervertie par les traductions successives (du grec à l’arabe puis de l’arabe au latin, ou directement du grec au latin) ; souhait de prendre en compte les commentaires médiévaux porteurs de corrections ou d’innovations mathématiquement fécondes ; désir de dépasser les théories contenues dans les textes reçus.
Dans cette perspective nous porterons une attention particulière aux Éléments d’Euclide et aux Arithmétiques de Diophante, pour lesquels les questions se posent de manière aigue.


L’algèbre entre arithmétique et géométrie

L’algèbre, qui s’est développée chez les savants arabes à partir du IXe siècle et qui a été transmise à l’Occident latin au cours du Moyen Age, prend un nouvel essor en Europe à la Renaissance. Ce nouveau pan de l’activité mathématique, dont les contours propres ne sont pas immédiatement définis modifie le paysage mathématique, troublant les frontières entre arithmétique et géométrie. L’algèbre conduit les mathématiciens à poser à nouveaux frais la question de la nature des objets des mathématiques, du statut des algorithmes ou des démonstrations, du rôle assigné aux différentes branches des mathématiques.

Nous aborderons l’algèbre à partir des nombreux ouvrages ou parties d’ouvrages publiés à la Renaissance qui se présentent soit explicitement comme des traités d’algèbre, soit comme des traités d’arithmétique, parfois dite « entière », dans lesquels nous reconnaissons des pratiques algébriques, accompagnées ou non de leur théorisation.


Les mathématiques et leurs domaines d’application

On observe à la Renaissance une modification du paysage des mathématiques. Ainsi, la musique, traditionnellement rattachée aux mathématiques, glisse progressivement, dès le XIVe siècle, dans le champ des disciplines dites mixtes, entre mathématique et physique, et une attention particulière est portée à l’étude de la production du son. De même, en optique et en mécanique, disciplines qui depuis l’Antiquité appartiennent aux sciences mixtes, les phénomènes physiques sont mieux pris en considération. Par ailleurs, les domaines d’application des mathématiques se diversifient à la Renaissance et se démultiplient grâce notamment au développement des techniques, qu’elles soient militaires ou civiles. On songe par exemple à la balistique, à l’architecture, ou encore à la navigation. La recherche des perfectionnements techniques pour l’amélioration des performances conduit souvent à la production de nouveaux outils mathématiques, voire de nouvelles théories. Les mathématiciens de la Renaissance sont conscients de ces bouleversements et en font état particulièrement dans les préfaces à leurs ouvrages. Ce sont des sources qu’il conviendra de privilégier pour une étude appronfondie des projets annoncés et des pratiques mises en œuvres.