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Accueil > Archives > Séminaires des années précédentes > Séminaires 2018-2019 : archives > Séminaire des doctorants de SPHERE 2018–2019

Axe interdisciplinarité en histoire et philosophie des sciences

Séminaire des doctorants de SPHERE 2018–2019




Coordination : Justin Gabriel, Edgar Lejeune et Nicolas Michel, (Université Paris Diderot, SPHERE)

Vers l’année en cours et les archives



Dates
09/10/2018 13/11/2018 04/12/2018 08/01/2019 08/02/2019 12/03/2019 09/04/2019 14/05/2019

Les mardis, 9h30 – 12h30, en salle Kandinsky, 631B
Date, thématique, organisation, résumé
09/10/2018
Les formules modernes dans le commentaire de textes mathématiques anciens, un élément révélateur
P. Chaigneau
A partir du cas de l’édition d’une procédure mathématique babylonienne par plusieurs savants au milieu du XXe siècle, je voudrais montrer comment les formules mathématiques modernes apparaissant dans les commentaires pour expliquer le texte ancien, loin de constituer des lectures transparentes, concentrent de nombreuse hypothèses tacites à la base de l’interprétation. Elles sont ainsi une sorte de révélateur historiographique qu’il conviendrait au minimum de manier avec prudence lors d’une entreprise d’édition. On évaluera avec l’audience les possibilités de généralisation et de contournement.

13/11/2018
Division du travail, collaboration et sociabilité : penser le partage des tâches en histoire des sciences
S. Ermann et B. Chambou-Combaz
résumé à venir

04/12/2018, !! 14:00-17:00 !!
Savoirs et savoir-faire partagés mais tacites
M. Chopra, S. Hijmans, B. Duchemann, et D. Waszek
– Mourtaza Chopra : L’astromomie mathématique dont nous avons retrouvé les tablettes en Babylonie, le sud de la Mésopotamie, se présente apparemment sous forme de recettes. Est-ce par une sorte d’extrême positivisme et pragmatisme ou peut-on penser qu’il ne s’agit la que de la partie émergée d’un iceberg ? et si oui, que peut-on savoir ou dire de ce qui la motive ou, au moins, des directions qui président à sa constitution ?

– Sarah Hijmans : Une expression qu’on retrouve chez plusieurs historiens et philosophes de la chimie est que les chimistes pensent autant avec les mains et les cinq sens qu’avec le cerveau. Ainsi, la chimie ne se résumerait pas à un savoir propositionnel, puisqu’une grande partie des savoirs chimiques ne s’apprends qu’au laboratoire. Nous comparerons la notion de savoir tacite de Polanyi à la conception de la connaissance comme permettant d’agir comme on peut trouver chez Peirce, et nous nous demanderons en quoi ces idées sont adaptées à la chimie. En quoi les expériences professionnelles de chimistes qu’ont eu Peirce et Polanyi auraient-elles pu former leurs conceptions de la connaissance ?

– Benoît Duchemann : Une introduction à la "dimension tacite" de Polanyi et au caractère socioculturel que les savoirs du même nom peuvent revêtir : En quoi les savoirs et pouvoirs tacites définis par Polanyi peuvent-ils s’appliquer à l’intelligence artificielle et plus particulièrement aux réseaux neuronaux ? De quelle façon alors différencier ces "techniques de pensée" des savoirs tacites spécifiquement humains ? Peuvent-ils alors être commensurables ?

– David Waszek : Savoirs tacites et utilisation de supports de raisonnement en mathématiques : Parler de savoirs tacites en mathématiques peut sembler paradoxal : on imagine souvent que cette discipline s’approche, plus que toute autre, d’un idéal d’explicitation complète des raisonnements et procédures. Pourtant, une notion de ce genre est souvent employée par des auteurs récents (par exemple Netz 1999 ou Ferreiros 2016) pour défendre l’idée que les savoirs mathématiques sont ancrés dans des pratiques matérielles partagées, non verbales et, comme l’écrit Netz, « ‘invisibles’ aux praticiens » (p. 2). Je m’intéresserai particulièrement à l’une des suggestions de Netz, qui, dans le cas de la géométrie ancienne, situe de telles pratiques non verbales dans l’emploi des figures. Je discuterai sa thèse et la confronterai à d’autres exemples historiques simples d’emploi de supports de raisonnement en mathématiques (diagrammes d’Euler, écriture symbolique du calcul différentiel).


Références citées : Netz, Reviel (1999). The Shaping of Deduction in Greek Mathematics, Cambridge : Cambridge University Press / Ferreirós, José (2016). Mathematical Knowledge and the Interplay of Practices. Princeton and Oxford : Princeton University Press.


08/01/2019
Opérations sur le papier
S. Hijmans, J. Gabriel et A. Reynaud
À partir du concept d’« outils papiers », développé par Ursula Klein, nous traiterons de la question de la manipulation des diagrammes en chimie, en physique et en mathématiques. Se basant sur le développement des formules moléculaires au 19ème siècle, Klein avance que ces représentations sont comparables à des outils de laboratoire plutôt qu’à des objets d’étude : tout comme des instruments de laboratoire, les diagrammes peuvent être manipulés pour étudier indirectement des objets, donner des résultats qui confirment ou réfutent des théories, et ouvrir de nouvelles perspectives. Cette idée d’opérations ou de manipulations qui se font sur le papier (ou sur d’autres supports matériels) nous permettra de porter un regard particulier sur les représentations diagrammatiques que l’on trouve dans les différentes sciences et d’interroger la frontière entre pratique théorique et pratique expérimentale. Nous nous demanderons ce faisant notamment dans quelle mesure on peut appliquer la notion d’opérations sur le papier, forgée sur la base d’exemples issus de la chimie, au cas des figures mathématiques et des diagrammes utilisés en physique des particules.

08/02/2019
Qu’est-ce qui fait preuve en didactique, en histoire des sciences et en philosophie des sciences ?
S. Hijmans, H. Chekir, B. Duchemann
Cette séance du séminaire des doctorants sera consacrée à la préparation de la journée scientifique de l’ED 400, qui aura lieu le 13 mars 2019, et dont le thème portera sur les problématiques liées à la preuve et le résultat dans les différentes disciplines de l’ED. A partir de supports de réflexion préparés par les intervenants de cette journée, nous échangerons autour de quelques questions, comme par exemple : Quelles sont les limites des preuves en didactique et par extension dans nos disciplines respectives ? Quelles sont les stratégies que les chercheurs peuvent adopter pour contourner et/ou surpasser ces limites ? Etant donné la variété des disciplines des doctorants dans cette école doctorale, le but sera de profiter de nos connaissances respectives pour nourrir une réflexion sur la question de la preuve.

12/03/2019, 9:30–12:30
A novel composition : the differential as presented in Mary Somerville’s Theory of Differences
Brigitte Stenhouse (Open University, Milton Keynes)
Mary Somerville (1780-1872) was an active member of both the London- and Edinburgh-based communities of scholars who publicly advocated for the adoption of ‘French analysis’ into British mathematics in the nineteenth century. Her most influential contribution was the 1831 English adaptation of Laplace’s Mecanique Celeste, in which she showcased the fecundity of analysis as applied to celestial mechanics. However, this work was deemed inaccessible and useful only to the most high-achieving Cambridge students. Hence in 1834 Somerville produced a complementary treatise entitled Theory of Differences, in which she gives an introduction to the differential calculus which had been assumed in her earlier book.
Left unpublished, an extant manuscript of Theory of Differences is held by the Bodleian Library, Oxford. The treatment of emergent ideas on infinitesimal quantities, power series, and functions contained therein can be seen as Somerville’s own novel synthesis of work by concurrent mathematicians, consciously written so as to appeal to a British readership. For example, she utilises the nomenclature of Lacroix, the notation of Lagrange, but makes no reference to the arithmetical limits of Cauchy. Early drafts of passages, contained in a separate notebook, contain criticisms of both her own and Lagrange’s work which further illuminate Somerville’s re-writing process. In this talk I will examine these two archival resources and highlight the new insight they offer into the accessibility of, and contemporary attitudes towards, the differential calculus in 1830s Great Britain.
Circulation and transformation of a cultural practice : on Chasles’ and Schubert’s enumerative formulae
N. Michel
In the 1860s, French geometer Michel Chasles (1793-1880) created a ‘theory of characteristics’ that, after German mathematician Hermann Schubert’s 1879 Kalkul der abzählenden Geometrie, soon became the bedrock of a branch of geometry known as ‘enumerative geometry’. In the last years of his life, Chasles expanded on these results and published long series of propositions, each expressing a property of a geometrical curve. These propositions were merely listed one after the other, and sorted into various categories, with very little in the way of commentaries, proofs, or examples. Schubert’s book inherits from Chasles’ list-making practice, but also alters it, as the lists it displays consist of huge tables of numbers and symbolic formulae, given without verbal descriptions or explanations.
Chasles’ and Schubert’s lists aim to address the same geometrical problems, but they differ both in their textuality and in the epistemic tasks they fulfil. Indeed, Chasles’ must be read against the backdrop of a specific epistemic culture, wherein the generality of a method is demonstrated by the fact that large numbers of propositions can be derived from its systematic and uniform application. Schubert, instead, viewed Algebra as a free human creation, bounded only by the requisite that certain symbolic forms, drawn from the realm of concrete, natural numbers, be regarded as valid when extended to more abstract entities. Thusly, Schubert’s lists of formulae express the formal rules of a geometrical calculus. In both cases, different epistemological virtues were expressed through different list-making practices. As such, the transfer of these lists between epistemic cultures resulted in their rewriting. This transformation operated at the levels of both the textuality itself and the values of generality they expressed. By untangling the complexities of this transformation, this case-study illuminates how the literary devices used to structure and convey mathematical knowledge change according to the concerns and values of different scientific cultures.

09/04/2019
Technologies intellectuelles et algorithmes. La grille et la liste comme indices des raisonnements des acteurs
A. Remaki et E. Lejeune
Les mathématiciens comme les historiens utilisent des techniques pour produire des savoirs. Ces techniques sont le fruit d’une technologie, l’écriture, qui permet justement tout une batterie de manières d’organiser le monde sur le support écrit. Par exemple, la liste permet le classement, et a ainsi pu être analysée chez les Mésopotamiens comme un outil indispensable au développement de l’administration, des hommes comme des marchandises. Le tableau est une autre manière de synthétiser des représentations, et par là de classer, d’ordonner des observations, des résultats ou des données. Ces technologies intellectuelles, qui permettent une mémorisation des opérations intellectuelle autant qu’une synthèse d’éléments éparses, sont des vecteurs de science autant que de scientificité, mais ils sont aussi des outils qui se transmettent au sein des communautés scientifiques. Ils peuvent encore être le vecteur de méthodes de résolution de problèmes, et sont par la de superbes objets pour l’historien des sciences qui s’intéresse aux modes de raisonnements et aux algorithmes.
Apres une présentation rapide des travaux pionniers de Jack Goody et de Daniel Bell sur les technologies intellectuelles, nous nous intéresserons de plus près aux mutations qu’impliquent l’application de nouvelles technologies intellectuelles a des problèmes déjà connus par les acteurs, en mathématiques et en histoire.

14/05/2019
Visualisations
B. Duchemann, J. Gabriel, M. Lacomme
Benoît Duchemann : Statuts fonctionnels et épistémiques d’outils de visualisation d’états de réseaux de neurones. Les réseaux de neurones (NN) sont des entités techniques dotées d’une capacité à l’apprentissage mais dont le fonctionnement exact pendant cet apprentissage reste obscur, de type "boîte noire". Des outils logiciels ont ainsi été développés pour visualiser certains états des NN, pour pouvoir les "regarder". Nous nous appliquerons ici à comprendre les statuts fonctionnels et épistémiques de tels outils artefactuels, à déterminer les fonctions qui leur sont attribuées ou assignées et les savoirs dont ils rendent compte

Marie Lacomme : Visualiser l’évolution. Pour donner à voir le phénomène complexe qu’est l’évolution, divers moyens graphiques ont été mobilisés à travers l’histoire, dont le plus connu est peut-être l’arbre phylogénétique, qui rend visible les relations de parenté entre espèces ou groupes d’espèces. Au cours de cette présentation, nous nous demanderons via plusieurs exemples dans quelle mesure les visuels que l’on utilise pour figurer l’évolution et/ou la phylogénie peuvent influencer la compréhension que l’on a de ces phénomènes, mais aussi ce qu’ils nous apprennent des représentations de leurs auteur.e.s.

Justin Gabriel : Images et représentations des données dans l’études des rayons cosmiques à l’école polytechnique dans les années 40 .Nous reviendrons sur le travail sur les rayons cosmiques mené, dans les années 40, par l’équipe du laboratoire de physique de l’école Polytechnique. Nous considérerons le rôle des images au sein du travail de ces physiciens, mais aussi la manière dont leur rapport particulier aux différentes techniques expérimentales de l’époque se manifeste dans la manière dont ils choisirent de représenter certaines de leurs observations.



INFORMATIONS PRATIQUES

* Bâtiment Condorcet, Université Paris Diderot, 4, rue Elsa Morante, 75013 - Paris ;
plan d’accès.
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Metro : lignes 14 and RER C, arrêt : Bibliothèque François Mitterrand ou ligne 6, arrêt : Quai de la gare. Bus : 62 and 89 (arrêt : Bibliothèque rue Mann), 325 (arrêt : Watt), 64 (arrêt : Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand)

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