Programme des journées HTN du séminaire d’histoire et de philosophie des mathématiques de REHSEIS (18-19 mai 2009).
Lundi 18 mai 2009
9 h 30 - Présentation du projet HTN et du programme des deux journées
10 h - Les tables balistiques d’Euler-Otto (Dominique Tournès, université de la Réunion et REHSEIS)
Résumé. En 1753, Euler publie une méthode originale d’intégration numérique pour l’équation différentielle du mouvement d’un projectile dans un milieu résistant, et fournit le schéma de calcul d’un ensemble de tables numériques à l’usage des artilleurs. Les tables en question, calculées et publiées en 1842 par le capitaine Otto, de l’armée prussienne, resteront ensuite en usage jusqu’à la fin du 19e siècle. Nous analyserons les tables d’Euler-Otto et nous les comparerons à d’autres projets de calcul de tables balistiques conçus pendant la période 1750-1850 par Grävenitz, Lambert, Borda, Bezout, Legendre, Obenheim, Poncelet et Didion. Cela nous permettra de dresser un état des techniques de calcul numérique et graphique en usage à cette époque, et d’étudier les circulations de savoirs qui pouvaient exister en Europe entre mathématiciens et artilleurs.
11 h - Pause café
11 h 30 - Tables de marées au temps des Tide Predictors (Marie-José Durand-Richard, université Paris 8 et REHSEIS)
Résumé. Les tables de marées autour de l’analyseur harmonique et des prédicteurs de marées, avec les relations entre astronomie et navigation.
12 h 30 - Repas
14 h 30 - Use and Development of Graphical Tables in German Industry (Renate Tobies, Technische Universität Braunschweig)
Résumé. Calculation instead of trial became an important watchword in industrial laboratories in the early 1920s. This new research method expanded in the field of electrical engineering and in the communications industry. The mass production of lamps, valves etc. required mathematics to obtain reproducible products. The analysis of Osram laboratory reports reveals the international nature of the mathematical approach for solving technical and economic problems. Iris Runge (1888-1966), especially, developed new methods (equations, graphical tables) for treating practical problems. To help understand the significance and context of numeric solutions, she presented them in graphical form. The talk will discuss her graphical representations, which were also used in Telefunken laboratories and in those of other companies, and her edition of a book on graphical methods in science and technology.
15 h 30 - Pause café
16 h - Comment choisir un plan d’échantillonnage en contrôle statistique des fabrications : courbes d’efficacité ou tables numériques ? (1925-1945) (Denis Bayart, Centre de recherche en gestion, École polytechnique et CNRS)
Résumé. Le thème sous-jacent est : comparer les apports respectifs des courbes d’efficacité et des tables numériques, notamment sous l’angle des pratiques industrielles. Pourquoi utilisait-on principalement les tables ?
Mardi 19 mai 2009
10 h 30 - Les listes métrologiques de Ras-Shamra/Ougarit, à la fin de l’âge du Bronze récent, dans leur contexte épigraphique et archéologique (Étienne Bordreuil, Laboratoire des Études Sémitiques Anciennes - L.E.S.A.)
Résumé. L’étude des listes métrologiques, en cunéiforme suméro-akkadien, de Ras-Shamra/Ougarit, à la fin de l’âge du Bronze récent, par l’analyse interne de chaque document, vise à définir : la forme des tablettes et les techniques de rédaction ; l’orthographe et l’organisation des chiffres, des fractions et des unités de mesure (pondérale, de capacité, de surface) ; les systèmes métrologiques sous-jacents. Ces documents sont comparés à des textes similaires, majoritairement d’époque paléo-babylonienne, provenant d’autres sites, en Mésopotamie et en Anatolie. À travers l’exemple d’Ougarit, cette approche comparative permet d’élaborer une réflexion sur la diffusion de ces textes d’enseignement de la métrologie, de la Mésopotamie vers sa périphérie, et sur les pratiques scribales spécifiques à ce type de document.
12 h - Repas
14 h - Les Tabule magne de Jean de Lignières (Matthieu Husson, École Pratique des Hautes Études, IVe section, Paris)
Résumé. Pendant la première moitié du quatorzième siècle, Jean de Lignières a écrit les Tabule magne (un ensemble de tables qui donne directement l’équation de chaque planète). Il a aussi écrit deux traités sur les équatoires (des outils géométriques destinés à fournir l’équation des planètes). L’analyse de ces travaux mène à un fait surprenant : pour toutes les planètes sauf Mercure, les Tabule magne présentent un résultat plus proche du modèle géométrique que du modèle tabulaire de calcul de l’équation ; le second équatoire présente le même profil d’erreur. Au vu de ces résultats, on posera la question suivante : Jean de Lignières a-t-il pu utiliser son second équatoire comme outil de calcul pour ses Tabule magne ?
15 h 30 - Pause café
16 h - Bilan des deux journées et réunion de travail du groupe HTN (réunion ouverte aux personnes intéressées)